Une semaine de passée à la M.A.S..
Quand je suis arrivée le premier jour, j’ai vu toutes ces personnes handicapées, les larmes me sont montées aux yeux. J’étais dégoutée par leur physique, leur attitude. J’ai pensé « je ne pourrais jamais passer 10 semaines ici ! ». L’horreur. En plus, presque aucun soin infirmier !
La résidence se divise en 3 unités :
- l’unité rouge : les handicapés mentaux
- l’unité jaune : les polyhandicapés.
- l’unité orange : les personnes à handicap acquis (suite à un accident, un AVC...)
C’est décidé, l’infirmière m’envoie travailler dans l’unité jaune. Super !!! -__-
Le lendemain, à mon arrivée à 6h30 dans le service, je suis surprise. Seulement deux aides-soignantes dans le service. A peine 5 minutes passées avec elle, et je me rends compte que même si j’ai du mal avec les patients, je me sens bien avec les filles du personnel ! Contrairement au milieu hospitalier, elles ne s’entretuent pas entre elles, et ne passent pas la journée à se plaindre.
Petit résumé du service : une grande salle de vie commune toute pleine de couleurs, deux grandes salles de bain, une cuisine et les chambres des résidents, toutes personnalisées.
A peine deux heures passées ici, je m’attache aux résidents. Ce sont finalement de grands enfants ! Certains ont trente ans, mais n’en font que huit. Certains ne parlent pas, certains ne marchent pas, certains ne peuvent même pas manger. Mais ils sont attendrissants, et je prends du plaisir à m’occuper d’eux !
Toutes les journées de cette semaine ont été ponctuées par de nombreux évènements, comme les crises d’épilepsie d’Hugo (dont une de quarante minutes), les caprices de Sophie, les batailles de nourriture entre collègues, etc.…
Dix semaines se sont écoulées... Et malgré tous les malheurs qui me sont arrivés, je suis toujours en vie !
- Premièrement, la M.A.S est un endroit maudit... pour ma voiture. Un accident, deux pannes, et tout ça durant les deux premières semaines... Bizarre quand même !
- Après s'être masturber (en plein milieu d'une période de règles...), Marie-Gaëlle m'a mis un doigt dans l'oeil... Je n'arrive pas à m'en remettre...
- Jean-Michel me dit une vingtaine de fois par jour : "Je t'aime Vavie, d'amour !". Ca aurait pu être SUPER mignon s'il n'avait pas une érection à chaque fois que je lui change sa couche, même en période de forte diarrhée... Je ne sais pas comment le prendre...
- Hugo a trouvé un autre passe-temps aussi marrant que ses crises d'épilepsie : me cracher dessus quand je lui donne à manger (je ne comprends pas pourquoi nos tenues sont blanches...).
- Les filles de mon équipe auraient pu me prévenir que Sophie avait des mycoses partout avant que je ne lui masse le dos sans gants...
- Les phrases types de Paul, dites TOUS les jours : "T'es un monsieur toi ! Non ? Une madame ?", "Il va venir papa Noël ?", "J'ai pris ma douche moi hein !", tout ça avec un grand sourire en secouant les mains.
- Les escarres au sacrum de Florence dans lesquels je devais enfoncer mon doigt pour bien les nettoyer.
Parlons plus sérieusement. Ce fut un stage "fort en émotions". Ces résidents que plus personne ne vient voir, à qui on ne donne même pas d'argent de poche pour qu'ils aient des cadeaux à Noël ("ils sont handicapés, ils ne s'en rendront pas compte !"), cette jeune fille de 20 ans atteinte d'un locked-in-syndrome qui ne peut communiquer qu'avec les yeux et qui pourtant a toute sa tête ! ...
Bref, les partiels arrivent, j'me sens beaucoup moins bien tout à coup !
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